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Les Voyages de Champlain.

Tôo^T C’eft celle des Etechemins, dequoy nous auons parlé cy defius. Allans dedans icelle deux lieux il y a vn fault d’eau, où les fauuages portent leurs cannaux par terre quelque 500. pas, puis rentrent dedans icelle, d’où en après en trauerfant vn peu de terre on va dans la riuiere de Norembegue(i) & de fainét Iean, en ce lieu du fault que les vailTeaux ne ’ peuuent paffer à caufe que ce ne font que rochers, & qu’il n’y a que quatre à cinq pieds d’eau. En May & Iuin il s’y prend fi grande abondance de harangs & bars que l’on y en pourroit charger des vaiffeaux. Le terroir eft des plus beaux, & y a quinze ou vingt arpens de terre deffrichée, où le fieur de Mons fit femer du froment, qui y vint fort beau. Les fauuages s’y retirent quelquesfois cinq ou fix fepmaines durant la pefche. Tout le refte du païs font forefts fort efpoiftes. Si les terres eftoient deffrichées les grains y viendroient fort bien. Ce lieu eft par la hauteur de 45. degrez vn tiers de latitude, & 17. degrez 3 2. minuties de declinaifon de la guide-ayment. Le Jieur de Mons ne trouuant point de lieu plus propre pour faire vne demeure arrefee que Life de S. Croix, la fortifie & y faiSl des logements. Retour des vaiffeaux en Francey Ü ? de Ralleau Secrétaire d’iceluy fieur de Mons, pour mettre ordre a quelques affaires. CHAPITRE IV.

N’Ayant trouué lieu plus propre que cefte Ifle,

 nous commençâmes à faire vne barricade fur

vn petit iilet vn peu feparé de l’iile, qui feruoit de (1) La rivière de Pénobscot.

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