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Les Voyages de Champlain.

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nauires du port de cent tonneaux. A vn quart de "Tôoqf lieuë d’icelle, il y a vn port bon pour les vaiil’eaux où nous trouuâmes vne mine de fer que noftre mineur iugea rendre cinquante pour cent(i). Tirant trois lieux plus outre au nordeft, nous vifmes vne autre mine de fer aiTez bonne, proche de laquelle il y a vne riuiere enuironnée de belles & aggreables prairies. Le terroir d’allentour eft rouge comme fang. Quelques lieues plus auant il y a encore vne autre riuiere qui alléché de baffe mer, horfmis fon cours qui eft fort petit, qui va proche du port Royal. Au fonds de cefte baye y a vn achenal qui aifeche auftl de bafte mer, autour duquel y a nombre de prez &de bonnes terres pour cultiuer, toutesfois remplies de quantité de beaux arbres de toutes les fortes que i’ay dit cy deifus. Cefte baye peut auoir depuis fille Longue iufques au fonds quelque fix lieuës. Toute la cofte des mines eft terre alfez haute, decouppée par caps, qui paroilfent ronds, aduançans vn peu à la mer. De l’autre cofté de la baye au fueft, les terres font bafles & bonnes, où il y a vn fort bon port, & en fon entrée vn banc par où il faut palier, qui a de baffe mer brade & demye d’eau, & l’ayant paffé on en trouue trois & bon fonds. Entre les deux pointes du port il y a vn illet de caillons qui couure de plaine mer. Ce lieu va demye lieuë dans les terres. La mer y baiffe de trois braffes, & y a force coquillages, comme moulles coques & bregaux. Le terroir eft des meilleurs que i’aye veu. I’ay nommé ce port, le port fain&e (1) «Il y a de la mine de fer & d’argent,» dit Lescarbot ; «mais elle n’eft point abondante, félon l’épreuve qu’on en a fait pardelà & en France.» (Liv. iv, ch. lit.) 161