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Les Voyages de Champlain. 5

recognoiftre les terres 8c les peuples qui y font : ny trouuer des ports propres à vne habitation. Il propofa à fa Maiefté vn moyen pour fupporter ces frais fans rien tirer des deniers Royaux, afçauoir, de lui oétroyer priuatiuement à tous autres la traitte de peleterie d’icelle terre. Ce que luy ayant efté accordé, il fe mit en grande & exceiliue defpence : 8c mena auec luy bon nombre d’hommes de diuerfes conditions : & y fit baftir des logemens neceffaires pour fes gens : laquelle defpence il continua trois années confecutiues, aprez lefquelles, par l’enuie & importunité de certains marchans Bafques & Bretons, ce qui luy auoit efté octroyé, fut reuocqué par le Confeil, au grand preiudice d’iceluy heur de Mons : lequel par telle reuocation fut contraint d’abbandonner tout, auec perte de fes trauaux & de tous les vtenflles dont il auoit garny fon habitation. Mais comme il eut fait raport au Roy de la fertilité de la terre ; & moy du moyen de trouuer le paiTage de la Chine (1), fans les incommoditez des glaces du Nort, ny les ardeurs de la Zone torride, foubs laquelle nos mariniers paiîent deux fois en allant 8c deux fois en retournant, auec des trauaux 8c périls incroyables, fa Maiefté commanda (2) au heur de Mons de faire nouuel équipage 8c renuoyer des hommes pour continuer ce qu’il auoit commêncé. Il le ht. Et pour l’incertitude de fa commiffion il changea de lieu, ahn d’ofter aux enuieux l’ombrage qu’il leur auoit apporté ; meu auih de l’efperance (1) L’aufeur, à cette époque, n’avait encore «fur la fin de la grande riuiere de Canada » que les renseignements qu’il avait pu obtenir de quelques sauvages. (2) Il s’agit ici de la commission de 1608. »53