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lui rompait plus la tête, que ses affaires plus importantes.» Il la céda à son neveu Henri de Lévis, duc de Ventadour. Celui-ci continua Champlain dans sa charge de lieutenant, et lui en expédia les lettres le 15 février 1625.

Le nouveau vice-roi, plein de zèle pour les intérêts de la colonie et pour l’avancement des missions, voulut d’abord que Champlain demeurât cette année auprès de lui pour l’instruire plus particulièrement des besoins du pays dorénavant soumis à sa juridiction ; puis il encouragea de toutes ses forces le projet qui venait de se former, d’envoyer des missionnaires jésuites au Canada, pour venir en aide aux premiers missionnaires, les Récollets.

M. de Caen fut chargé du voyage de 1625. A son retour, il y eut contre lui des récriminations graves, qui entraînèrent un procès. Il sut néanmoins se tirer d’affaire assez bien ; l’arrêt du conseil lui alloua «trente-six pour cent d’intérêt sur un fonds de soixante mille livres, mais à condition qu’il exécuterait tous les articles auxquels la société s’était obligée envers le roi ; qu’il donnerait caution dans trois jours, et nommerait un catholique au commandement de la flotte du Canada.»

Le printemps venu, M. de Caen ne s’étant pas conformé aux décisions de la cour, les anciens associés le protestèrent. Il les appelle une seconde fois devant le conseil, et un nouvel arrêt lui accorde encore gain de cause, à condition toutefois qu’il donnera caution dans Paris, et qu’il nommera, en l’absence du vice-roi, un amiral catholique, lui-même ne devant point faire le voyage.