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tiennent de droit divin, malgré les lois et les conventions humaines.

CCCLVIII

Ôtez l’amour-propre de l’amour, il en reste trop peu de chose. Une fois purgé de vanité, c’est un convalescent affaibli, qui peut à peine se traîner.

CCCLIX

L’amour, tel qu’il existe dans la Société, n’est que l’échange de deux fantaisies et le contact de deux épidermes.

CCCLX

On vous dit quelquefois, pour vous engager à aller chez telle ou telle femme, elle est très aimable : mais si je ne veux pas l’aimer ! Il vaudrait mieux dire, elle est très aimante, parce qu’il y a plus de gens qui veulent être aimés, que de gens qui veulent aimer eux-mêmes.

CCCLXI

Si l’on veut se faire une idée de l’amour-propre des femmes, dans leur jeunesse, qu’on en juge par celui qui leur reste, après qu’elles ont passé l’âge de plaire.