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au jour le jour, oublier beaucoup, enfin, éponger la vie, à mesure qu’elle s’écoule.

CLXXIII

La fausse modestie est le plus décent de tous les mensonges.

CLXXIV

On dit qu’il faut s’efforcer de retrancher tous les jours de nos besoins. C’est surtout aux besoins de l’amour-propre qu’il faut appliquer cette maxime : Ce sont les plus tyranniques et qu’on doit le plus combattre.

CLXXV

Il n’est pas rare de voir des âmes faibles qui, par la fréquentation avec des âmes d’une trempe plus vigoureuse, veulent s’élever au-dessus de leur caractère. Cela produit des disparates aussi plaisans que les prétentions d’un sot à l’esprit.

CLXXVI

La vertu, comme la santé, n’est pas le souverain bien. Elle est la place du bien plutôt que le bien même. Il est plus sûr que le vice rend malheureux qu’il ne l’est que la vertu donne le bonheur. La raison pour laquelle la vertu est le plus désirable, c’est parce qu’elle est ce qu’il y a de plus opposé au vice.