Page:Chamfort - Maximes, Pensées, Caractères et Anecdotes, 1796, éd. Ginguené.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.
xxx
Notice

je vous écris : Suppression de toutes les pensions de France ; & je dis : supprime tant que tu voudras : je ne changerai ni de maximes, ni de sentimens. »

Ce fut alors que cette excellente amie l’engagea à travailler pour le Mercure, & qu’elle lui fit offrir par son mari une collaboration utile. Entre les articles qu’il y fournit, on distingua sur-tout les extraits des Mémoires du Maréchal de Richelieu, & de sa Vie privée[1] ; ceux des Mémoires de Duclos & de son Voyage en Italie. Ce sont moins des extraits qu’une suite de réflexions critiques du meilleur ton, du meilleur goût, assaisonnées du sel le plus piquant de la satire, sur l’époque honteuse de notre histoire qu’embrassent ces différens ouvrages ; la vieillesse de Louis XIV, la Régence, & presque tout le règne de Louis XV. L’odieux & le ridicule y sont jettés à pleines mains sur tous les abus monarchiques, sur la Cour, le Clergé, la Noblesse. « Ce qui m’amuse le plus, disait-il, en remplissant cette mission civique, c’est de penser que le Mercure est tiré à 10 ou 12,000 exemplaires, que grâce au Rédacteur de la partie politique, toute l’Aristocratie y souscrit, & qu’en recevant pour son argent les génuflexions de M. Mallet du Pan, elle reçoit aussi mes soufflets. » Ceux qui disent que Chamfort n’a rien écrit pendant la révolution ne se rappellent pas le mérite de

    connu Madame B….. ; c’est à elle que sont adressées plusieurs de ses lettres, & notamment une, écrite après l’acte de violence qu’il venait d’exercer sur lui-même.

  1. Mémoires apocryphes. (Note wiki)