Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/94

Cette page n’a pas encore été corrigée

.|r OKL'VUES

Je (juitle, uiui, ce ton de .liîvénal : Permets qu'au moins ma muse plus légère Ose à tes yeux , sur un prisme moral. Analysant im préjugé fatal. Décomposer ta brillante chimère. Panlonuez-moi , rare et sublime Homère , L'air cavalier et le frivole ton Dont j'ose ici proférer votre nom. Vous savez bien que mon cœur vous révère.' Ai-je oublié que Samos, Colophon , Et Clazomène , et Smyrne , et l'Ionie , Ont disputé jadis avec chaleur La gloire unique et l'immortel honneur D'avoir produit un si vaste génie ? Vrai créateur de l'art le plus divin , J'avoûrais bien que , quand vous y passâtes j Et qu'on vous vit , aveugle pèlerin, Brillant de gloire , un bourdon à la main , Du violon vainement vous raclâtes. Chaque pays, même l'heureux séjour Qui, selon lui, vous a donné le jour, Peut s'écrier, pour appuyer sa thèse : Couvert d'honneur et chargé de mal-aise, Ceint de lauriers, parlant manquant de pain , Homère ici pensa mourir de faim. Or, réponds-moi, gueux et divin Homère (Car maintenant je puis te tutoyer , Puisqu'il est sflr qu'on a vu ta misère Ramper, languir dans le double métier De mendiant, et même de poète) , Quand im savant, payé pour te louer. ï« va prônant d'une bnucjie indiscrète .

�� �