Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/324

Cette page n’a pas encore été corrigée

3l8 ŒUVRES

gants de la duchesse de Maill)orough , comme ayant été la cause d'une guerre : il se trompait ; elle fit faire une campagne de moins. Mais je me suis bien gardé de rétablir le texte ; j'aurais été pris pour un aristocrate : d'ailleurs , la méprise était si légère , et l'intention du conteur était si bonne.

Voulez vous savoir de combien de siècles l'opi- nion a cheminé depuis deux mois? Rappelez-vous le symptôme que je vous citais de la passion fran- çaise pour la royauté, ce que je vous prouvais par la facilité avec laquelle les danseurs jacobins , sous mes fenêtres , passaient de l'air ça ira à l'air vi(^e Henri i\\ Eh bien ! cet air est proscrit; et, au moment où je vous parle, la statue de ce roi estpar terre: rien ne m'a plus étonné dans ^na vie. Je ne vous dirai plus que ceux qui voudraient la république, trouveraient'sur leur chemin la Ilen- liade et le Lodoïx de l'université. Non, cela n'est plus à craindre ; et je suis sur même que le f^er- salicas arces de nos poèmes latins modernes ne protégera pas Versailles. 11 ne fallait rien moins que la cour actuelle pour opérer ce miracle; m^is enfin , elle l'a fait: gloire lui soit rendue ! Je n'ai plus le moindre doute à cet égard , depuis que j'ai entendu les discours très-peu badauds des Pa- risiens autour des statues royales qui ont eu ce matin ma visite. Pour moi , le peu de badauderie qui me reste , m'a engagé à lire quelques mots écrils sous un pied du cheval de Louis xv. Que

�� �