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DF. CÎIAMFORT.

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��Créer un nom f;uneux Irioniphaut de îa mort.

Que tout cœur né sensible enlend avec transport ;

Des vertus, des talens présenter l'asseiriblage

A nos regards charmés d'une si belle image !

Amis, la gloire existe , et ses droits sont certains.

Quand Dieu créa la terre et forma les humains,

11 fit naître la gloire , ainsi que lui féconde.

Lui commanda d'instruire et d'embellir le monde ,

De mesurer les cieux, de subjuguer les mers,

Et lui commit le soin d'achever l'univers.

Que parlez-vous ici de fleurs sur votre cendre ?

Sont-ce les seuls tributs que vous devez attendre?

La gloire est-elle ingrate? et ne la vois-je pas,

Quand vous marchez vers elle , accourir dans vos bras ?

Ce sentiment si prompt d'involontaire estime ,

Qu'arrachent les talens, que leur aspect imprime ,

Que l'or ni les grandeurs n'excitent point en nous,

N'est-il pas votre bien? n'est-il pas fait pour vous ?

Répandre avec chaleur son active pensée ,

C'est la grandeur de l'âme au dehors annoncée ,

Par des signes certains offerte à tous les yeux.

Arrachez^ déchirez le voile injurieux ,

Dont le sort veut couvrir cette empreinte divine ,

Qui d'une âme choisie atteste l'origine.

Il faut juger les cœurs sans peser les destins :

Epictéte est par l'âme égal aux Antonins.

Les beaux arts sont de tous l'immortel héritage ;

Tous ont sur cet autel présenté leur hommage.

Voyez ce Richelieu, ce fier vengeur des lis ,

Tonnant autour du trône où son maître est assis;

Il dispute à la fois, et d'une ardeur pareille ,

L'Alsace à l'empereur, et le Cid à Corneille.

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