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204 ΠLIVRES

Que du bruit de incs feux l'unirers retentisse ;

Qu'à ma félicité tout l'Olympe applaudisse ;

Qu'élevé désormais au rang des immortels.

Tu partages l'encens qu'on offre ù mes autels.

Sous les berceaux fleuris de ce riant bocage .

Dans cet Olympe enfin , le céleste breuvage

Nous sera présenté par la main des amours;

Et seuls ils fileront la trame de nos jours.

Ne crains point qu'à leurs mains la Parque les ravisse;

Viens me rendre un bonheur qui jamais ne finisse ;

Que d'éternels plaisirs scellent noire union...

Songe délicieux! charnianle illusion !

Pouvez-vous un moment occuper ma pensée ?

Ah! cessez d'abuser une amante insensée ;

Pour mon cœur malheureux les plaisirs sont-ils faits ?

Inutiles soupirs! inutiles souhaits !

Aveugle Calypso ! déesse infortunée î

Uélas ! à mon malheur je suis donc enchaînée !

11 faudra de regrets me nourrir chaque jour;

.le verrai tout finir, excepté mon amour.

Clomment me dérober au feu qui me dévore ?

Je retrouve partout le cruel qui m'abliorre.

Ton image importune irrite mes ennuis:

Présent, tu me fuyais ; absent , tu me poursuis.

Peut-être apprcndras-tu ma triste destinée;

Mais ïi lu sais les maux où tu m'as condamnée.

Si du moins la pitié peut encor t'attcndrir,

Plains-moi, surtout pi 'ins-moi de ne pouvoir mourir.

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