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DE CHAMFORT. 66

de Louis xiv; On regarde cependant comme les meilleurs prologues ceux qui ont du rapport à la pièce qu'ils précèdent , quoiqu'ils n'aient pas le même sujet : tel est celui i^Ainadis des Gaules. 11 V a des prologues qui, sans avoir de rapport à la pièce , ont cependant un mérite particulier pour la convenance qu'ils ont au temps où elle a été représentée : tel est le prologue à'Hésiojie , opéra qui fut donné en l'yoo. Le sujet de ce prologue est la célébration des jeux séculaires.

Dans l'ancien théâtre , on appelait prologue l'acteur qui récitait le j^rologue ; cet actetn- était regardé comme un des personnages de la pièce , où il ne paraissait pourtant qu'avec ce caractère. Ainsi , dans V Amphjtnon de Plante , Mercure fait le prologue; mais, comme il fait aussi, dans la comédie, un des principaux rôles, les critiques ont pensé que c'était une exception à la règle générale.

Chez les anciens , la pièce commençait dès le prologue : chez les Anglais , elle ne commence que quand le prologue est fini ; c'est pour cela qu'au théâtre anglais , la toile ne se lève qu'après le pro- logue, au lieu qu'au théâtre des anciens, elle devait se lever auparavant. Chez les Anglais, ce n'est point un personnage de la pièce, c'est l'auteur même qui est censé adresser la parole aux spec- tateurs : au contraire, celui que les anciens nom- maient prologue , était censé parler à des per- sonnes présentes à l'action même , et avait , au IV. 5

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