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change: la iète devient une désolation. Le roi, sans respect pour sa parole, pour les droits de l’hospitalité, pour le nom du pape et du roi (TJs- pagne garant du traité d’amnistiej, fait arrêter le comte de Sarno et tous ceux qu’il croit ses com- plices. Le comte, Petruccio et se enfans sont dé- capités dans la cour du château. Lue foule de noblesse est proscrites, leurs biens confisqués et envahis. Le roi devient l’horreur du peuple et des nations étrangères. Mais par une fatalité odieuse, et qui révolterait encore davantage si le ciimc n’était pas lui-même sa punition, Ferdinand, après cet attentat, ne laissa pas de régner six ans, dans une paix et une tran(|uiliité dont il n’avait pas joui jusqu’alors. Ce fut son fils, bientôt son suc- cesseur, qui sembla porter la peine tardive des forfaits arrachés à la faiblesse de son père.

Charles vui, roi de France, venait, en mon- tant sur le trône, d’acquérir des prétentions au royaume de Naples. Le comte du Maine, héritier de René, avait, à l’exclusion de son neveu, légué par testament les droits de la maison d’Anjou à Louis XI, son cousin germain. La vieillesse de ce monarque, livrée toute entière dans le sein de son royaume à l’exercice pénible de la tyrannie, et consommant chez lui l’ouvrage de la servitude pu- blique, avait négligé ces droits que réclama bien- tôt l’ambition mal conseillée du jeune Charles. Le nouveau roi de France apprend que le pape Alexandre vi vient de donner à Alphonse l’inves-