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paiser les murmures du peuple, soit pour assurer la trauquillité de l’état, prit le parti de se marier. Jacques comte de la Marche, prince de la maison de France, fut 1 époux qu’elle préféra. 11 devait, aix termes du traité, s’en tenir au titre de gou- verneur-général du royaume. Mais la flatterie ou le mécontentement des seigneurs, députés par la cour de Naples,lui donna le nom de roi, et trompa de cette manière les précautions et la politique de la reine.

Jacques distingue, parmi les députés, Jules- César de Gapoue. Ce seigneur, excité parle mou- vement d’une reconnaissance ijidiscrète, ou par le désir de devancer dans la confiance de Jacques les courtisans ses rivaux, apprit au comte de la Marche les préférences dont la reine son épouse honorait dtpuis long-temps Pandoiphe Alopo.

Jeanne, informée de l’empressement des sei- gneurs à se donner un maître, crut devoir con- firmer, dans une assemblée publique de la no- blesse, le titre que le comte de la Marche son époux venait de recevoir en arrivant.

Jacques fut donc proclamé roi. Son premier acte de souveraineté fut de condamner Pandoiphe à perdre la tète sur un échafaud. Il se donnait, pour venger des injures antérieures à son mariage, des soins qu’il aurait mieux valu prendre pour en prévenir de nouvelles. Des lecteurs français sont affligés de voir un prince de leur nation se souil- ler d’une cruauté que suivit bientôt un ridicule,