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tlii traite qui les frustrait de ces cruelles offrandes.

Le respect attaché à la mémoire; de ce prince fut tel que les Syracusains supportèrent patiem- ment après lui ses deux frères Uiéron et Trasibule : pardonnant à l’un d’être un roi faible et indolent, trop peu digne du sang de Gélon, et à l’autre; d’être un tyran barbare qui le déshonorait. Les vexations de ces deux règnes réveillèrent, dans les Syracusains, cet esprit démocratique si naturel aux (irecs ; mais la république, rendue à son ancienne forme, perdit cette énergie et cette influence souvent plus fortes et plus rapides sous le gouver- nement d’un seul. C’est ce qu’on vit dans une suite de guerres contre de? voisins moins puissans qu’elle. Un grand danger lui rendit bientôt toutes ses forces ; et Ton retrouve la Syracuse de Gélon, à la grande époque de la descente des Athéniens en Sicile.

Une discussion, poiu* des Hmites de h’on- tières entre deux petites républiques siciliennes, dont l’une appelait Athènes à son secours, fut un prétexte dont l’ambition d’AIcibiade se prévalut pour engager une guerre qui commença la ruine de sa patrie. Les premiers succès des généraux athéniens, parvenus à bloquer Syracuse par terre et par mer, effrayèrent Lacédémone, qui envoya aux Syracusains des troupes et un libérateur. Mais cette violente crise avait fait sentir à Syracuse le besoin d’un chef contre les ennemis étrangers. Hermocrate repoussa plus d’une fois les Gartha-