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Madame Moitié, femme d’un artiste distingué, qui avait, en qualité d’auteur du projet, été nom- mée présidente de la députation, devait prononcer un discours ; mais craignant, soit par la faiblesse dé sa voix, soit par sa timidité, de n’être pas en- tendue de l’assemblée, elle pria M. Bouche, dé- puté d’Aix, de le prononcer pour elle.

M. Bouche, ayant reçu le discours de madame Moitte, dit:

« Messeigneurs, ( on prononçait encore ce m’i>t, »■ que le développement des principes de la liberté a «proscrit, même en parlant à l’assemblée nationale)

» La régénération de l’état sera l’ouvrage des » représentans de la nation.

» La libération de l’état doit être celui des bons » citoyens.

» Lorsque les Romaines firent hommage de » leurs bijoux au sénat, c’était pour lui pro- » curer l’or sans lequel il ne pouvait accomplir » le vœu fait à Apollon par Camille avant Iji » prise de Veies.

» Les engagemens contractés envers les créan- >■) ciers de l’état sont aussi sacrés qu’un vœu. La » dette publique doit être scrupuleusement ac- » quittée, mais par des moyens qui ne soient pas » onéreux au peuple.

» C’est dans cette vue que quelques citoyennes, » femmes ou filles d’artistes, viennent offrir à » l’auguste assemblée nationale des bijoux qu’elles » rougiraient de porter, quand le patriotisme leur