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22 OEUVRES

ménageait des ressources et des subterfuges aux hommes vils qui s’en montraient les appuis et les défenseurs. La liberté les dédaigne et leur pardonne.

NEUVIEME TABLEAU.

Les troupes du Champ-de-Mars partant pour la place Louis xv, le 12 juillet 1789.

Iandis que Paris était livré au tumulte et aux désordres dont les tableaux précédens n’ex- priment qu’une faible partie, les troupes répan- dues aux environs de la capitale sembiaient la menacer d’un siège ou d’un blocus. C’était le ré- sultat des mesures prises après la séance royale du 23 juin. Dès-lors le renvoi des ministres avait été décidé. Les prêtres el les nobles, parvenus à faire de l’autorité royale l’instrument d’une faction, a aient déterminé le roi à des mesures de rigueur ; et le choix même des nouveaux ministres, connus par leur mépris pour le peuple, attestait cette effrayante résolution. Inquiets cependant de l’esprit nouveau qu’ils avaient vu se développer rapidement, plus alarmés encore de l’insubor- dination des gardes-françaises, ils avaient appelé les régimens qu’ils avaient cru les plus attachés à l’obéissance passive ce dogme si cher aux des-