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seur un autre homme estimé, laborieux, intègre, qu’il gène ègalemeiît et encore jdIus, qu’il inquiète, et qu’il retient dans une dp ’ndance affligeante, ennemie de toute grande amélioration. Cepen- dant il engage la France dans une alliance et dans une guerre étrangère, qui ne laisse au directeur des finances que l’alternative d’établir de nouveaux impôts ou de proposer des emprunts. Le dernier parti était le seul qui put maintenir en place le directeur des finances, peu agréable à la cour et au ministre principal. Les emprunts se multi- plient ; nulle réforme économique n’en assure les intérêts, au moins d’une manière durable, M Nec- ker est renvoyé. Cet emploi périlleux passe suc- cessivement en différentes mains mal-habiles, bientôt forcées d’abandonner ce pesant fardeau.

M. de Calonne, connu par son esprit et par un travail facile, osa s’en charger; mais ce poids l’ac- cabla. Il avait à combattre la haine des parlemens et les préventions fâcheuses d’une partie de la na- tion. Toutefois son début fut brillant. Une opé- ration heureuse et surtout sa confiante sécurité en imposa. Elle réveilla le crédit public, qui, fatigué de ses nouveaux efforts, s’épuisa et finit par succomber; enfin il fallut prononcer l’aveu d’une détresse complète. Il prit le paru désespéré, mais courageux, de convoquer une assemblée de notables pour leur exposer les besoins de l’état.

Alors fut déclaré le vide annuel des finances, si fameux sous le nom de déficit mot qui, de