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de Weber, les études de chant de ses sœurs, le séjour quotidien dans l’atelier du peintre Geyer, son beaupère, l’action réciproque de ses lectures, de ses études classiques et du spectacle, où il assistait à de bonnes représentations des œuvres de Shakespeare, de Schiller et de Goethe, plus tard, les excellentes auditions musicales du Gewandhaus de Leipzig ; enfin, et surtout, le commerce intime et constant de son oncle Adolphe, n’était-ce point là le plus exceptionnel, le plus unique faisceau d’influences qui se pût imaginer, pour guider, pour encourager, et pour former le jeune artiste ?

J’aurai à revenir plus tard sur le développement artistique de Wagner au temps de sa jeunesse ; pour le moment, qu’il me suffise de dire que, dès le début, il affirma sa faculté créatrice, comme poète et comme compositeur, et que, d’emblée, sans jamais dévier ni à droite ni à gauche, sans s’arrêter, même un instant, à considérer la possibilité de quelque autre carrière, il se sentit destiné exclusivement à l’art, et à l’art dramatique.

À l’âge de douze ans, le jeune Richard Wagner composa un poème, qui fut couronné par la Kreuzschule et imprimé par les soins de celle-ci. À la même époque, il commença à écrire des tragédies. Cependant l’influence de la musique de Weber, et, plus tard, bien plus forte encore, celle des œuvres de Beethoven, éveillèrent et lui révélèrent ses dons naturels pour la musique : aussi s’essaya-t-il, dès l’âge de seize ans, à une « Pastorale », dont il écrivit simultanément la musique et les paroles. Ce premier essai le conduisit bientôt à entreprendre de sérieuses études musicales, qu’il devait compléter, lors de son séjour à l’Université, sous la savante direction d’un musicien éprouvé, Weinlig, le Thomas-Kantor. À titre d’exercice,