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paux événements politiques de la fin du règne de Charles X.

Après le despotisme impérial, le libéralisme s’était organisé sous la Restauration, pour résister à l’intolérance monarchique et religieuse, aux gens qui traitaient Louis XVIII « de jacobin », de « roi des charretiers ». Son opposition s’était traduite par la tribune, la presse et les associations ; même, nous l’avons dit, par la littérature et l’art.

Les royalistes, de leur côté, avaient combattu vigoureusement les libéraux, en employant les mêmes armes qu’eux, et surtout par la plaisanterie méprisante.

Selon un journaliste, deux anciens forçats se rencontrant, l’un disait à l’autre :


Quoi ! je te vois, ami, loin du bagne fatal !
Es-tu donc libéré ? — Non, je suis libéral.

Un avocat ultra-royaliste s’était écrié un jour avec enthousiasme, à propos de l’ancien régime :

« Oui, je le veux comme il était ; je ne ferais pas grâce d’un abus. »

Les soutiens du trône et de l’autel aimaient beaucoup à rire, à « danser sur un volcan », selon le mot de Salvandy, à humilier leurs ennemis.

La Fayette, ayant été acclamé à Lyon, dans