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complète sans doute, mais présentant un ensemble assez considérable. Les compilations se succédèrent.

Sous l’influence de l’auteur de l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, encore, les voyages prirent une valeur nouvelle ; on ne se contenta pas de décrire les paysages et de raconter les aventures personnelles : on étudia le passé comme le présent des peuples que l’on visitait, on étudia leurs goûts et leurs mœurs, et il en ressortit un grand avantage autant pour la géographie que pour l’histoire ; on s’habitua aux détails de la vie des nations ; en un mot, on rendit les lecteurs friands du pittoresque, non seulement en gravures, mais aussi en curiosités biographiques, anecdotiques et morales.

Je vous ai dit que la vue du musée de la Révolution du lieutenant-colonel Maurin avait fait de moi un historien ; la fréquentation d’Augustin Thierry et de Henri Martin acheva de me donner la vocation, si je puis m’exprimer ainsi, et, dès le jour où je recueillis mes premières notes, dans la Bibliothèque de l’Arsenal, pour travailler à mes Mémoires du peuple français, je poursuivis un but peut-être trop difficile à atteindre, — composer un ouvrage qui complétât Alexis Monteil.

De 1834 à 1866, pendant trente-deux ans, j’en-