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aux salons de Paris, en 1835, et Les Salons de Paris, foyers éteints, en 1857, avait des réceptions dont l’influence balançait la puissance des invités de Mme Récamier. Son salon ne fut pas étranger au succès d’Ancelot, qui commença à travailler pour la gloire, pro famâ, disait-il, avant de travailler pour la faim, pro fame ; qui fut élu académicien au moment où il ne composait plus guère que des pièces de second ordre, et qui dirigea le théâtre du Vaudeville de manière à s’y ruiner.

Mme Ancelot reçut longtemps le mercredi.

« Ah ! s’écria une de ses amies, en apprenant la mauvaise fortune d’Ancelot, où donc passerai-je maintenant mes mercredis ? »

On peut affirmer que ce salon devint, dans les dernières années de la vie d’Ancelot, une boîte à épigrammes. L’auteur des Épîtres familières lançait perpétuellement des vers caustiques contre ses adversaires en littérature, contre les puissants du jour, et, parfois… contre sa femme.

Mme Ancelot possédait une voix presque aussi enchanteresse que celle de Mlle Mars.

Célèbre par son roman d’Ourika, Mme de Duras charmait une compagnie aristocratique. Cette noble Bretonne, fille de l’amiral comte de Kersaint, avait un enthousiaste dans Chateaubriand, et elle lui rendait, en échange, un véri-