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XXV

Continuons l’historique des groupes littéraires, suivant leurs chefs de file, pratiquant l’adoration.

Dans le salon de Lamartine, on encensait le poète lyrique à grands sentiments, d’une éducation ultra-distinguée, tout plein de religiosité mondaine, et la plus aristocratique société de Paris fréquentait l’auteur des Méditations et du Dernier Chant de Childe-Harold.

Depuis 1830, Lamartine donnait à la poésie une rivale, — la politique. Élu député, il ne prit pas une attitude d’homme de parti ; à la tribune, il se tint dans les régions éthérées. L’astronome Arago disait de lui : « C’est une comète dont on n’a pas encore calculé l’orbite. »

Mais il descendait quelquefois de son piédestal, pour suivre ses idées généreuses. On retrouvait souvent en lui l’homme qui s’était battu en duel