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que ferois-je à ce vulgaire.

A qui jamais je ne sus plaire Ni ne plais, ni ne plaire veux,

il finit par avouer que sa muse a été blâmée au commencement :

« D'apparoître Irop haut au simple populaire, »

et n'a-t-il pas reconnu tacitement son échec en pu- bliant ensuite les Odes à Marie, que recommande, dit Binet, une simplicité à la CatuUienne.

Dans V Élégie à son livre (les Amours de Marié) ^ il explique ainsi les changements qui se sont pro- duits dans ses idées :

Je ne suy plus si grave en mes vers que j'estoy

A mon commencement, quand l'humeur j)indarique

Enfloit empoulément ma houche magnifique.

Dis-luy que les amours ne se souspirenl pas

D'im vers hauh'menl grave, ains d'un heau slile has.

Populaire et plaisant, ainsi qu'a fait Tibulle,

L'ingénieux Ovide et le docte Catulle,

Le fils de Vénus hait ces ostentations ;

Il suffit qu'on lui chante au vrai ses passions

Sans enflure ny fard, d'un mignard et doux stile.

Coulant d'un petit bruit comme une eau qui distille ;

Ceux qui font autrement, ils font un mauvais tour

A la simjjle Vénus et à son fils Amour, etc.

•uant à l'auteur de Pantagruel, il n'y avait pas