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Peiissé-je au moins mettre en toy de ma flame, Ou toy en moy de ton entendement Tant qu'il suffist à louer telle dame ; Car estant tels nous faillons grandement, Toy de pouvoir un autre sujet prendre, Moy d'oser tant sans forces entreprendre.

Mais ce sonnet, qui se trouve dans les œuvres de Ronsard comme lui étant adressé, se rencontre, an contraire, dans celles de Mellin, comme dédié à Ma rot.

lionsard eut l'honneur de compter parmi ses dé- fenseurs l'illustre l'Hôpital, qui était alors chance- lier de Marguerite de Berry. Il composa, pour la défense des novateurs qui, en réalité, n'étaient, au contraire, que des classiques, une satire en vers élégiaques, qui ne manque pas de talent et offre un intérêt réel. Nous y remarquons le passage suivant, où il reproche à Mellin de Saint-Gelais d'avoir es- tropié les vers de Ronsard, en les récilant devant le roi :

Diceris ut nostris excerpere carmina libris, Verbaqiie ; judicio pessima quœque tuo Trunca palàm régi recitare et régis amicis :

Ouo nihil improbius gignere terra potest

csecum invidiae crimen ! non cernis, ut iulus Non mea, sed mores rideat ille tuos?

On voit que Ronsard compta dans les rangs de

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