Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/73

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Gi- de Saint-Gelais, le poêle favori de la cour, ne se gêne pas pour raillerie novateur, et pour l'accabler de ses plus violentes invectives.

On a retrouvé dernièrement des strophes que î^onsard adresse à la dncliesse de Berry, et qui jet- tent un jour tout nouveau sur la question qui nous occupe. Elles sont posiérieures à la querelle, et ont pour but de remercier Marguerite du rôle qu'elle y a joué.

N'est-ce pas toi, vierge très-bonne, Qui ne peull souffrir que personne Devant tes yeulx soit mesprisé. Et qui tant me fut favoraJîle Quand pai' l'envieux misérable Mon œuvre fut Mellinisé?

Lorsqu'un blasmeur avec ses rôles,

Pleins de mes plus braves paroles

Et dos vers qui sont plus les miens,

Grinçoit la dent envenimée

Et aboyoit ma renommée

Comme au soir la lune est des cbiens.

Se travaillant de faire croire Au roy ton frère que la gloire Me trahissoit villainement, Et que par les vers de mon œuvre Autre chose ne se desœuvre Que mes louanges seulement.