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— 230 — Dans la })ièce célèbre qu'il a adressée à une cloche^ le poêle anime aussi l'airain et l'inlerroge :

Sens-lu par cet inslinct vague et plein de douceur, Qui révèle toujours une sœur à sa sœur, Qu'à cette lieure où s'endort la soirée expirante. Une âme est près de toi, non moins que toi vibrante, Qui, bien souvent aussi, jette un bruit soleiniel Et se plaint dans l'amour, comme toi dans le ciel?

Enfin, dans une pièce des Feuilles d'automne, ([ui porte pour épigraphe ces mots : ' Olog vôoç, clo:; çâç, oloç àfOoàuôçj il s'adresse ainsi aux poêles en général :

Cherchez dans la nature, étalée à vos yeux, Soit ijue l'hiver l'attriste ou que l'été l'égayé, Le mot mystérieux (juc cluKjue voix bégaye.

C'est Dieu qui remplit tout ; le monde, c'est son teuqile, Œuvre vivante, où tout l'écoute et le contenipje: Tout lui parle et le chante, etc.

Ce n'est assurément pas ainsi que Ronsard avait compris la Uactire. Pour moi, cependani, il n'y a nul doule qu'il n'en ail été vivement épris. A con- sidérer l'ensemble de son œuvre, on peut dire (pi'il l'a envisagée de deux la«;ons dictincles, et qu'il a