Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/234

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE XIV

DU SENTIMENT DE LA NATURE CHEZ RONSARD ET CHEZ HUGO

Suivons nos deux poêles sur un nouveau ter- rain : éludions en eux un sentiment d'un ordre moins élevé, sans doute, que le sentiment religieux, mais qui y confine par plus d'un point, et qui est presque aussi intéressant pour la critique : je veux parler du sentiment de la nature.

Combien de poêles n'y voient qu'une inépuisa- ble matière de descriptions ! une source d'heu- reux effets; une série d'ornements toujours com- modes à ajouter à leurs vers! — C'est, au contraire, un sentiment profond, inséparable de toute vraie poésie.

A entendre nos contemporains, il semble qu'il n'y ait qu'eux qui aient compiis la nature, et que ce sentiment soil tout à fait moderne ; on (lirait que les grands hommes du dix-septième siè-