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dernier a fait preuve de sentiment religieux, nous serons ixssvz embarrassé pour répondre du premier coup. Il sera indispensable d'établir, sur ce point, quelques distinctions préliminaiies.

Il n'est pas douteux qu'un écrivain de celle va- leur ait du être frappé de l'importance lyrique de c:e sentiment, et que, dans un sens ou dans l'autre, ses œuvres doivent en contenir l'expression.

Mais remarquons que le sentiment religieux est double, ou qu'il peut, du moins, èli"e envisagé sous deux aspects, en lui-même, ou dans ses manifcsla- tions ; dans son caractère inlime, ou dans ses formes extérieures. Le poêle peut étudier et cbanter les rapports secrets qui existent entre l'âme et Dieu; les épancbemenls de la créature dans le sein du Créateur, ou seulement les rapporls extérieurs, avec le monde, de cette àme agissant en vue de Dieu et pour lui. De là, deux sortes de poésies : l'une dans laquelle a excellé Victor Hugo; l'autre où il a été moins heureux.

S'agit-il du côté exlérieur ou descriptif de la re- ligion ? le talent éminemment coloriste de Yiclor ïlugo le comprend à merveille. Il saura reproduire le ton et les idées de la Bible. Se transportant au moyen âge, il représentera avec une énergie et une force inconteslable, le rôle du Vapa, cette moitié de Dieu, comme il l'appelle pompeusement; il s'er.-