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aborde de pieux sujets. A peine a-l-il quitté les bosquets de Paphos et d'Amathonte, à peine a-t-il rejeté les ornements de la Muse antique, qu'aussi- tôt sa pensée s'épure, sa langue devient plus pré- cise et plus ferme, ses idées se condensent, pren- nent une forme plus fixe et plus nette; il touebe, parfois, presque aux hauteurs bibliques, Cilons cette éloquente paraphrase du Te Deum. Nous voici loin des pales traductions des Psaumes, par Marot :

Seigneuf-Dicu, nous le louons Et pour Seigneur nous t'avouons ; Toute la terre te révère. Et te confesse éternel Père! Toutes les puissances des cieux, Tous les arclianges glorieux, Chérubins, séraphins te prient Et sans cesse, d'une voix crient : « Le Seigneur des armes est sainct ; Le Seigneur des armes est craint ; Le ciel et la terre est remplie Du los de sa gloire accomplie ! » Los saincls apôtres honorez. Les martyrs, de blanc décorez, La troupe de tant de pioj)liètes Chantent les louanges parfaites ; L'Église est partout confessant Toy, Père grand, T)i(!U tout puissant, De qui la majesté immense N'est que vertu, gloire et puissance ;