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trop souvent monotone, peut-èlre, reste toujours, néanmoins, noble et majestueux.

Ronsard, à part eetle erreur, a été généralement bien inspiré : c'est lui qui, au seizième siècle, a tait, avec Belleau, le meilleur usage de ce rhytlime charmant :

D'un gosier maclie-laurier

J'oy crier Dans Lycopinon ma Cassandre, Qui propliélise aux Ti'oyens

Les moyens De réduire Troie en cendre.

Victor Hugo a imité avec succès ce rhythme, l'un des plus heureux de notre versification, dans son agréable pièce intitulée : Sarah la baigneuse.

Quoique amoureux de la difficulté vaincue, Hugo n'a cependant pas voulu se renfermer dans les règles étroites du sonnet; sa nature indépen- dante s'est constamment détournée de ce genre. Lorsqu'il quitte les hauteurs lyriques, il aime à se lancer, de temps en temps, dans les tours de force ; il compose, par exemple, le Pas d'armes du roi Jean ou la Chasse du Bunji^ave. On sent qu'il aime ces pièces bizarres, où la pensée est complè- tement étouffée sous la singularité de la forme. Mais, ce ne sont là que des moments de repos, des