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diate de la Renaisscince : elles introduisirent en France un double coiuant. D'un côté, les jeunes chevaliers et les poêles de cour rapportèrent les sonnets de Pétrarque, et les firent g-oûlerchcz nous; les gentilles inventions et les grâces mignardes du chantre de Laure plurent tellement partout, que, bien vite de l'admiration on passa à l'imitation. Comme le goût espagnol domine dans l'ensemble des premières productions du dix-septième siècle, dans les œuvres même de Corneille, ainsi la pointe, la recherche italienne apparaît dans tout le seizième, jusqu'aux auteurs de la Ménippée, qui rompent ou- vertement en visière avec le génie à la mode. Jusque-là, la France rivalise de concetti avec les descendants de Pétrarque. Puis, d'un autre côté, derrière ces œuvres secondaires, s'en iritroiluisenl, peu à peu, d'autres d'une importance bien plus considérable. Les trésors de rantiijuité grecque et latine îious sont rendus successivement dans leur pureté et leur originalité primitives, grâce aux sa- vants travaux de toute cette classe d'hommes ou- bliés aujourd'hui, mais digne cependant de la re- connaissance de l;i postérité, que l'on nomme les érudits. Ces savants, tels qu'Erasme, Bndé, Tur- nèbe. Juste Lipse, auxquels nous devons de pré- cieux commentaires, doivent être considérés comme de gr.mds bienfaiteurs de l'humanité et méritent