Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/181

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Sa devise, c\'st le iY«7 ?7?MY(riclc ranti(|nilé, qu'il ])ara|)lirase ainsi, dans un sonne! au prince de Condé :

l'riiUT (lu sang' royal, jo suis d'uui' nalurc Coiistanlo, opiniastre et (|ui n adiiiirc licii : Je vois [tasser le mal, je vois passer le bien Sans me donner soucy d'une telle aventure, etc.

Je me trompe, lorsque je dis (|ue Ronsard est épicurien à la façon d'Horace, ou, au moins, celle assertion a besoin d'elle restreinte. Le gentilhomme et le fils de l'affranclii sont d'accord sur la néces- sité de jouir de la vie, ils diffèrent d'opinion sur l'usage qu'il en faut faire. Vaarca mediocritas du poêle deTibur; son existence non-seulement calme, mais modeste, ne pourraient convenir à Ronsard. Dans la première période de sa vie, son milieu véri- table c'est la cour ; il lui faut, pour oublier son invincible tristesse, les fêtes du Louvre et des Tui- leries, ainsi que les tournois élégants, ces derniers restes de la chevalerie qui commencent à dispa- raître; il lui faut les chasses des forêts royales; il a besoin de tout le luxe et de toute la gaieté de la cour la plus libre et la plus élégante qui lut jamais. Il n'y aurait rien de plus faux que de s'imaginer le poëte du seizième siècle comme un être à jtart, un penseur ju'ofond. plonuV' dans ses médiintions et