Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/158

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— 140 — Jti\énal rcpn'sciile la snlii'(> acérée el mord an le. On petit voir aussi dans l'AlecsIe el le Pliiliiilo, de Molière, deux types différents de la satire. Comme Juvénal, Aleesie s'indigne enntre les vices deThu- manilé qu'il veut l'edresser; il les flagelle de tout son pouvoir, et son dessein a est de rompre en vi- sière à lout le genre humain, » landis que,Pliilinte voyant comme Iloiace que les hommes sont incura- hles, et que leurs dt'fauls sont inhérents à leur na- ture, prend le monde comme il est :

Uni, je vois ces déliiiils, ddiil volic àiiic iiiurmmv, etc.

Ronsard n'aj)partienl évidemment jias à Fécolc d'Horace et de Pliilinte. Pour réussir dans la satire telle qu'Horace la comprend, il faut que le poëtc soit doue d'un tact ex(juis, d'une délicatesse de pensée, d'une finesse d'ex])ression, d'une précision dans les détails qui sont incompatibles avec l'esprit altier de llonsard. Il faut avoir, à un très-haut de- gré, le sens de l'ohservatidu, prendre la nature hu- maine sur le fait e!, par conséquent, l'éludier tous les jours de la vie. — Quand Horace raconte, dans son charmant langage, le repas ridicule; quand il donne à i)ave la permission de s'élever contre les désordres de son maîlrc; (piaiid il iMiiimère, avec C;iliiis, d'iiinomhialdes recellcs culiiiaircs, nous