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- 128 — eenrt) où avaieiil excellé Tliéocrite el Virgile, e'élail coniniellre un anachioiiisnie énorme, el • le succès passager qu'obtint le poêle n'excuse pas son erreur. Piien, ni les mœurs, ni la langue, ni même le génie de Ronsard, ne pouvait justifier celle tentai ive.

Il y a des geni'es incompatibles avec telle ou lelle époque, comme il y en a d'aulres qui doivent nécessairement y fleurir. Le seizième siècle devait cire un siècle lyrique cl, au besoin, aurait pu devenir un siècle éj)ique ; mais il ne pouvait absolument pas convenir au développement de la poésie pastorale.

Celle poésie, en ell'el, est toute de décadence; elle est le dernier produit de la civilisation la plus raffinée. Il faut bien se garder de la confondie avec C(Mle poésie priiuitive, imprégnée (\

parfum 

de la nature, qui cliante la vi(^ des peuples pasteurs, et qu'on trouve; dans les liltérainres antiipjes, f/é[)isode chatmant de Rutli el de Booz, le poëm(^ des Travaux et des Jours ^ m; rentrent pas dans ce que j'appelle proprement le genre pastoral qui, selon moi, demande des contrastes. Dans ridyllect l'égloguc, le poëte, las des bommes, (]c. leurs lias- sions el du luxe que la civilisation introduit tons les jours, essaye d'en revenir à la vie pure el calme des cbamps el de re|H'en(lre les alluirs