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l'avenir, il veut ensuite coui})Oser son épitaphe; ou y sent encore une dernière trace d'orgueil, mais bien atténuée par la pensée de la mort :

Ronsard reposé ici qui, liardy, dès l'entaucc, Détoiiniji d'ilélicon les muses en la France. Suivant le son du iutli et les traits d'Apollon; Mais peu valut sa muse encontre l'aiguillon De la mort qui, cruelle en ce tombeau l'enserre; Son âme soit à Dieu, son corps soit à la terre.

Pour que Ronsard se compose à lui-même une semblable épitaphe, il faut qu'il ait fait un bien grand pas vers la perfection chrétienne, ou qu'il ait de bien grandes inquiétudes sur l'avenir de son œuvre. Est-ce bien là le poète qui disait jadis :

fins dm' (juc 1er, j'ay lini mon (luvrage,

qui aujourd'hni ne dit pas un mot de l'immortalité (jui l'allend, et parle à peu près de lui comme il pourrait le faire du j)remier venu.

Son àme soit à Dieu, son corps soit à la terre.

Combien je prélëre à celle épitaphe les benux •^oiiniils publiés sous le lilre de : Dcniicrs vers de