Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/122

Cette page n’a pas encore été corrigée

- 110 —

Je sçay trop (jiii jo suis, cl mille et mille fois

Los plus cruels tourments plutosl je souflViroys

Qu'iui aveu si contraire au nom que je désire.

Ils ont menti, Dorât ; c'est une invention

Qui part, à mon avis, de trop d'amliition ;

J'aurais menti moi-même en le faisant paroître;

Francus eu rongiroit, et les belles-sœurs.

Qui trempèienl mes vers dans leurs graves douceurs,

Pour un de leurs enfants ne nie voudroient cognoitre.

N'csl-ce pas encore n du Barlas qu'il pensa il , lorsqu'il dit :

Je n'aime point ces vers qui rampent sur la terre, Ny ces vers ampoulés, dont le rude tonnerre S'envole outre les airs. Les uns font mal au cœur Des lecteiu's dégoûtés ; les autres leur font peur.

Pour peu qu'on essaie de lire enlie les lignes, on pcul facilemenl discerner la jalousie qui perce dans les dernières productions de Ronsard. On voit, îi la fin de sa vie, ce hardi novateur, ce prince des poêles, qui avait pu dire avec vérité, en s'adressanl à la Pléiade, dans un moment d'ivresse :

je suis seul vostre étude,

Vous êtes tous issus de ma Muse et de moy ; Vous (Mes mes sujets et je suis vosirc rov,

se prendre d'une crainte lerril)ie sur son ave-