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IlsI prescher, lemonslrer et eliastier le vice... Si de nous réformer, vous avez quelque envie Réformez, les premiers, vos biens et votre vie. Et alors, le troupeau qui dessous vous vivra. Réformé comme vous, de bon cœur vous suivra.

Parfois même, il est plits sévère encore; il va jusqu'à dire aux réforma leurs :

Si vous eussiez esté simples comme devant.

Sans aller les faveurs des princes poursuyvant.

Si vous n'eussiez parlé que d'amender l'Église

Que d'oster les abus de l'avare prêtrise,

Je vous eusse suivi et n'eusse pas esté

Le moindre des suivans qui vous ont escouté.

Dans un moment de scepticisme et, probable- ment d'ennui, il donne ce conseil assez peu ortho- doxe :

Ne romps ton tranquille repos Pour papaux, ni pour liugnenols, Ny amy d'eux ny adversaire.

Mais, à part ce passage, Tatlitude du poëte, en face de la Réforme, est toujours netle et franche. Dès les premiers troubles qu'elle occasionne, dès le lumiille d'Auiboise, il s'élève contre elle avec une hauleur et une élo(juence qu'il a rarement rencon- Irées et qu'il n'a jamais sur|)assées '.

' Discours (1rs wisrres de rr temps, ib^^7^.