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que j’ai fait une bonne chose, puisque ce petit opuscule, quelque léger qu’il soit en apparence, servira cependant à rectifier nos idées au sujet de ces graves philosophes, si gratuitement décorés par les anciens du pompeux surnom de gymnosophistes. Nous y verrons que ces saints personnages que nous nous figurons sans cesse absorbés dans la contemplation du grand être, ou uniquement livrés à l’étude de la morale, s’occupent cependant parfois, comme le commun des hommes, de choses assez frivoles, et sont loin d’avoir les yeux constamment baissés sur le véda.

« Mais quoi ! ce sont peut-être les notes où vous trouvez à redire ?… Mais de grâce, dites-moi, censeur impitoyable, si une fois ma résolution prise, et que je crois irréprochable, de traduire l’ouvrage, les explications données dans les notes ne devenaient pas indispensables pour faire connaître à fond l’esprit de l’auteur et les mœurs qu’il s’est attaché à nous décrire ?

« Un peu de tolérance donc, ne fût-ce qu’en faveur du soin que j’ai pris, en ayant à traiter un sujet si délicat, de le faire de manière, non-seulement à ne point blesser, mais même, je ne crains pas de le dire, à satisfaire tout lecteur qui ne se piquerait pas de trop de pruderie.

« Quant à ceux qui affectent une sévérité de mœurs