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lequel il a cherché à en sauver la sécheresse, causent une espèce d’impatience qui en décèle le défaut.

Remarquons cependant que ce défaut, qui dépare un peu l’ouvrage jugé poétiquement, sera racheté, aux yeux du savant, par l’utilité dont lui seront ces petites digressions, où il trouvera la position relative d’un assez grand nombre de lieux célèbres souvent cités dans les auteurs ; et ajoutons que M. Wilson, dans les notes pleines de goût et de savoir qui accompagnent sa traduction, a levé, en grande partie, les difficultés inséparables d’un pareil sujet, soit en donnant la position précise de la plupart des lieux mêmes dont le poète fait mention, soit en montrant l’identité de leur ancienne dénomination avec celle qu’ils ont actuellement.

Mais, ces détails ne pouvant intéresser qu’un très-petit nombre de lecteurs, et ceux-ci ayant la facilité de les puiser dans l’ouvrage même, notre intention n’est pas de nous y arrêter, et nous nous contenterons de donner une idée générale de l’ouvrage, sous le point de vue de son mérite purement poétique.

La fable en est d’une simplicité charmante, et puisée dans ce monde enchanté, dans ces régions sublimes, où, entourée de songes rians, et mollement bercée sur ses ailes dorées, l’imagination aime à s’égarer dans le vague du subtil éther ; monde idéal et fantastique que l’Indien, ami des fables, a