LE JEU DE PAUME[2]
I
Reprends ta robe d’or, ceins ton riche bandeau,
Jeune et divine poésie :
Quoique ces temps d’orage éclipsent ton flambeau,
Aux lèvres de David, roi du savant pinceau,
Porte la coupe d’ambroisie.
La patrie, à son art indiquant nos beaux jours,
À confirmé mes antiques discours :
- ↑ Les deux premières pièces seules ont été publiées du vivant de l’auteur.
- ↑ Publié en 1791 avec le nom de l’auteur, chez Bleuet, rue Dauphine.
Voici la lettre d’envoi de l’auteur à M. Le Brun, donnée par M. Gabriel de Chénier :
« L’auteur de ce poëme, en l’envoyant à M. Le Brun, n’est pas sans quelque inquiétude pour son amour-propre. Il n’est pas assez sûr de lui-même pour se présenter le front levé devant un jugé aussi éclairé, et qui a certes acquis le droit d’être difficile. Il espère cependant qu’il lira cet ouvrage avec quelque bienveillance. M. Le Brun y pourra remarquer, du moins, le désir de bien faire et de se rapprocher un peu de culte belle poésie grecque, que l’auteur a cherché à imiter