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les Trudaine et les de Pange qui restèrent ses plus intimes amis.

Il sortit du collège en 1781. Déjà il cultivait la poésie. Le 23 avril 1782, avant d’aller à l’opéra, il écrivit une pièce de quatre-vingt-dix vers et la fit suivre de quelques notes critiques[1]. Par la suite il remania cette pièce avec une grande supériorité.

Déjà aussi il avait ressenti les atteintes de la maladie (la gravelle) dont il souffrit toujours et dont il se plaignit souvent dans ses vers.

Il fut attaché, cette même année, en qualité de cadet-gentilhomme au régiment d’infanterie d’Augoumois, et envoyé en garnison à Strasbourg. Il y poursuivit ses études poétiques, et s’y lia avec le marquis de Brazais, capitaine au régiment de Dauphin-Cavalerie, qui avait les mêmes goûts que lui.

Avant le départ d’André pour Strasbourg, le poète Ecouchard Le Brun, Le Brun-Pindare, déjà âgé de cinquante-trois ans, lui avait adressé l’épître qui est reproduite dans l’Appendice à la fin du tome second des poésies. André lui répondit par le morceau qui est dans les Élégies[2], et par l’épître à Le Brun et au marquis de Brazais.

Au bout de six mois, fatigué de la vie de garnison, il quittait le régiment. Il revint à Paris où il retrouva de brillantes relations. On cite parmi les personnes distinguées qu’il voyait soit chez lui, soit chez les Trudaine et les de Pange : Lavoisier, Palissot, Suard, David le peintre, Lesueur le musicien, Vigée,

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