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Qu’agitaient en dansant sur ton bruyant chemin
Le faune, le satyre et le jeune sylvain,
Au hasard attroupés autour du vieux Silène,
Qui, sa coupe à la main, de la rive indienne,
Toujours ivre, toujours débile, chancelant,
Pas à pas cheminait sur son âne indolent.




C’est le dieu de Niza, c’est le vainqueur du Gange,
Au visage de vierge, au front ceint de vendange,
Qui dompte et fait courber sous son char gémissant
Du lynx aux cent couleurs le front obéissant[1]




Bacchus, Hymen, ces dieux toujours adolescents[2]




Apollon et Bacchus, un crin noir et sauvage
N’a hérissé jamais votre jeune visage.
Apollon et Bacchus, vous seuls entre les dieux,
D’un éternel printemps vous êtes radieux.
Sous le tranchant du fer vos chevelures blondes
N’ont jamais vu tomber leurs tresses vagabondes[3].



X[4]

EUPHROSINE


Ah ! ce n’est point à moi qu’on s’occupe de plaire.
Ma sœur plus tôt que moi dut le jour à ma mère.

  1. Addition de Sainte-Beuve, notice de 1839.
  2. Ibid.
  3. Addition de M. G. de Chénier.
  4. Édition 1819. Le manuscrit n’indique pas de nom.