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siècle, ces poésies se sont divulguées. En tête de chaque morceau nous avons soin, du reste, de désigner, dans une première note, la date et l’édition où il a paru pour la première fois, de sorte que le lecteur peut se rendre compte des alluvions successives, si l’on nous passe l’expression, qui ont formé l’œuvre actuelle.

Nous avons autant que possible conservé l’ordre dans lequel on est accoutumé de trouver ces poésies, celui qu’offraient les premières éditions, et que M. Gabriel de Chénier a lui-même suivi. Nous évitons ainsi l’inconvénient de déconcerter et de dépayser le lecteur sans grande utilité. Dans la partie nouvelle, composée surtout de canevas, d’esquisses, de fragments souvent très-courts, nous n’avons pas essayé d’établir des catégories rigoureuses, soit d’après l’état des pièces : pièces terminées, pièces non terminées, débuts, conclusions, etc., soit d’après la nature du sujet : les mœurs, les usages, les animaux, les arbres, les fleurs ; ou, du moins, nous ne nous sommes servi de ce moyen de classement que pour rattacher les uns aux autres quelques vers isolés. En voulant être trop méthodique, ou dénaturerait, croyons-nous, cette production ébauchée au caprice de l’inspiration et des lectures. Il suffit que le lecteur passe d’un fragment à un autre par une association d’idées assez facile et ne soit pas trop cahoté.

Nous avons, dans cette édition, élagué quelques brouillons trop informes, quelques variantes insignifiantes, quelques notes de lecture formant broussailles, qui ne sauraient avoir d’intérêt que pour des