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un grand service aux lettres françaises, et tous les admirateurs du poète devaient lui en savoir gré.

Ainsi, en même temps qu’il était reconnu licite à tout le monde (et cela depuis quinze ans) de mettre au jour les poésies d’André Chénier, l’œuvre du poète était en quelque sorte (c’est M. Becq de Fouquières qui le dit) « rentrée dans le chaos » ; le monument était à reconstruire avec l’ensemble des matériaux maintenant livrés au public. C’est ce que MM. Garnier frères me décidèrent à entreprendre sous une double forme, d’une part dans une édition de luxe, commentée, riche d’études accessoires, destinée à prendre place dans la Collection des chefs-d’œuvre de la Littérature française, et d’autre part dans une édition plus sobre, capable de contenter l’esprit des lecteurs sans le surcharger, et visant à devenir pour le public ce que fut longtemps l’édition de Henri de Latouche. C’est celle-ci que nous faisons paraître aujourd’hui.

Elle est précédée d’une courte biographie d’André Chénier, retraçant les faits connus de l’existence du poète tels qu’ils ont été déterminés exactement par les recherches dont il a été le plus récemment l’objet. Viennent ensuite les belles études publiées sur André Chénier par M. Sainte-Beuve en 1839 et en 1851.

Elle est suivie d’un appendice contenant les vers de la jeunesse d’André Chénier ; les vers latins, grecs, italiens, composés en Angleterre ; et quelques pièces adressées par les contemporains au poète qui avait su leur donner déjà une si haute opinion de son talent. Une notice bibliographique qui la termine indique par quels progrès constants, depuis bientôt un