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AVANT-PROPOS


Un arrêt de la cour d’appel de Paris, à la date du 29 mars 1878, arrêt fortement motivé, a prononcé que les œuvres d’André Chénier sont dans le domaine public depuis 1863. MM. Garnier frères, libraires-éditeurs, résolurent de profiter de la déclaration judiciaire et d’insérer ces Œuvres dans leurs collections. Le recueil des Poésies d’André Chénier se trouvait précisément à reconstituer. M. Gabriel de Chénier, neveu du poète, dans une édition donnée à la librairie Alph. Lemerre en 1874, a, d’après les manuscrits dont il était possesseur, accru de près du double ce que l’on connaissait de l’œuvre poétique d’André Chénier.

Cette édition annulait par cela même toutes les éditions antérieures. Mais, d’autre part, M. Gabriel de Chénier ayant passé sa longue existence dans des travaux qui ne le préparaient point suffisamment à une publication de cette sorte, n’y apporta pas toute l’expérience spéciale qu’elle eût réclamée. C’est ce que M. Becq de Fouquières, dans un volume publié ad hoc (Documents nouveaux sur André Chénier et examen critique de la nouvelle édition de ses œuvres) a fait ressortir avec beaucoup de sagacité, non toute fois sans un peu d’acrimonie. M. Gabriel de Chénier, en livrant ainsi à la publicité l’œuvre entière de son oncle, jusque dans ses moindres reliquia, avait rendu