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surtout, c’étaient des champs de colzas fleuris, jaunes, jaunes à perte de vue, dans lesquels, charmé, ébloui, il n’osait plus bouger. Ses yeux s’étaient à jamais empreints de ce ravissement, et la Charvinière, comme elle-même son enfance, c’était toujours pour lui des colzas fleuris, jaunes, jaunes à perte de vue !…


Hélas ! depuis quelques années, depuis sept ans, la Charvinière, c’était aussi autre chose ! Et ce soir, devant cette fumée se déroulant si paisible dans le bleu des bois, il songeait à son fils, lequel avait quitté le pays et vivait à Paris maintenant, sans presque jamais donner de ses nouvelles.

C’était une triste histoire.

Il lui suffisait de revoir la Charvinière pour y penser plus amèrement encore ; ce qui ne l’empêchait pas de revenir sans cesse à cet endroit, d’où on la voyait si bien !

Ils avaient eu cet enfant après deux ans de mariage. Quelle joie alors ! quel amour ! quelle fierté ! chez la mère surtout, folle de gloire d’avoir donné naissance à un garçon, à un