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Allons !… où sont tes affaires ? cette caisse-là ? ce carton-là ?… bon… allons ! viens-t’en, ma petiote !… »

Estelle se leva. Confuse de ses paupières meurtries, elle suivit Perrine, qui donnait ainsi le signal du départ, la caisse et le carton dans les mains, clopinant au bruit mou de ses savates.

« C’est si jeune ! soupirait la villageoise…, ça a encore tant de larmes dans le corps !… Mais où est donc Célestin ?

– Célestin ! » appela-t-elle, de cette voix perçante des paysannes, habituées à hucher de loin, dans les champs.

Un des petits gars, son sarrau en tortillon entre les dents, mélopa quelques mots.

« Tu sais où il est ? »

L’enfant fit oui.

« Eh bien, cours le chercher. »

Les galoches détalèrent ; ils étaient partis tous les trois.

Des flocons de neige tombaient, clairsemés, comme retenus encore dans les fonds brouillés du ciel. Par crainte de se souiller, à peine se