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« Vous pourriez peut-être attendre un peu ? proposa M. des Lourdines, consterné.

– Eh !… je comprends bien…, mais c’est que la nuit vient vite !… et ma jument n’est point volage, vous savez !… il faut toujours la pousser ! »

Et elle ajustait son châle sur sa poitrine.

Estelle, la figure dans son mouchoir, pleurait, secouée de hoquets, qu’elle s’efforçait d’étouffer.

Anthime ne détournait pas son regard du fond de l’âtre.

Perrine, ayant fait un signe à M. des Lourdines, pour lui faire comprendre qu’il valait mieux ne pas faire durer la chose, se pencha vers la jeune fille :

« Allons ! Estelle… ma petite… du courage !… essuie-moi ça ! Voyons !… est-ce que quand tu seras mariée, tu ne viendras pas nous voir ? En attendant, les Essarts, ce n’est pas à l’autre bout de la France !… et il se trouve bien des occasions !… et puis, lui confia-t-elle plus bas, et puis… je ne suis plus une jeunesse, moi !… il faudra bien qu’un jour, bonne Sainte Vierge !… enfin, qui sait ?… tu es bonne cuisinière, toi…