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Il l’entraîna par la descente, dans les rochers.

Anthime butait contre les pierres, contre les racines, comme un homme ivre. À chaque faux pas, il se rapprochait de son père. Celui-ci le sentait près de lui, faiblissant, se rendait compte que, seul, il s’en fût sauvé à l’aveugle, devant lui. Ils allaient côte à côte, sans se rien dire.

Dans le chemin creux, Anthime marcha en pleine boue.

« Serait-il sauvé ? » se demanda M. des Lourdines.

Peu à peu, l’obscurité avait envahi la forêt. Ils marchaient, presque sans rien voir, contre le vent, qui agitait les pans de leurs manteaux.

Dans les branchages, la lune se levait, lentement.


Ils arrivèrent au Petit-Fougeray très tard et harassés. Les domestiques, inquiets, les reçurent avec plusieurs lampes, comme pour mieux les voir. Anthime se cachait la figure dans son col relevé. Ce que disait M. des Lourdines, pour expliquer leur retard, n’avait pas grande suite.